Hatchepsout.

Hatchepsout, car j'aime écrire son nom, son joli nom, grâcieux comme une gazelle courant dans la savane, délicieux comme une crème glacée au chocolat un jour d'été, merveilleux comme un sceptre vermeil, c'était une reine d'Egypte, à l'époque où il y avait encore des édifices non-poussiéreux debouts. Hatchepsout dispose toujours de son propre temple, par ailleurs, pour les touristes curieux.
Pourquoi je vous parle de cela ? Non, pas par révélation d'une passion enfouie d'égyptologue refoulée, ni même (et pourtant plus crédible) dans le désir de jouer à Indiana Jones. Non, si je vous parle de cela, c'est parce qu'Hatchepsout est le nom qu'a reçu hier, en l'an de grâce 2006, le nouveau petit chat de ma soeur.
En effet, il faut bien le dire, dans la famille, nous avons un don. Une sorte de talent, si vous le voulez bien, qui se transmet de génération en génération, partie intégrante de notre patrimoine génétique, globules rouges filant dans nos veines et tout le toutim.
Le talent de nommer.
Prenez ma mère, par exemple, ce monument historique à elle toute seule. Elle a essayé de lutter, tenté de prendre le flot de son sang à contre-courant comme un saumon de rivière (si, si !) : ma mère a voulu donner de vrais noms à ses animaux. Des noms classe, des noms élégants, des noms qui le font. Ses chats se sont donc respectivement appelé Silver Blue et Sultan.
Fast forward depuis le baptême jusqu'à la vie quotidienne...
Silver Blue, de tempérament coquin dans sa jeunesse, avant que les kilos de sheba et de whiskas n'en viennent à l'empêcher de bouger le moindre poil, avait l'étrange tendance compulsive de sauter, bondir et gambader dans l'herbe, de manière tout à fait peu orthodoxe. Silver Blue fût à jamais appelé Pupuce.
Sultan, nouveau chaton effronté, affichait lui aussi les signes d'une enfance rebelle, d'une future adolescence pustuleuse : non content de se satisfaire de petits bonds de puce, il avait décidé d'enclencher la vitesse supérieure pour aller plus haut, aller plus haauuut. Sultan escaladait donc les rideaux pour se percher dans l'ombre, sur leur tringle, tout prêt à égorger la maîtresse impudente qui avait osé lui donner un nom banal, à lui qui rêvait de se prénommer Solid Cat. Malheureusement, ladite maîtresse ne comprit pas la vocation ninjaesque de son adorable boule de poils, et, le trouvant proche d'une araignée perchée, se mit dès lors à l'appeler du nom qui resta éternellement gravé dans les mémoires autant que sur les langues : Ti'babouk (note : "babouk" signifiant "araignée" en jargon créole).
Il est inutile de refuser sa destinée.
C'est pourquoi, personnellement, j'ai choisi de l'accepter, de l'embrasser, de l'épouser. Timide dans ma jeunesse, je me contentais de commettre Fox, pour Fox Mulder : ma déviance devait rester discrète ; honteuse, je n'osais pleinement l'assumer. Mais l'adolescence s'en vint et s'en repartit, me laissant pour le meilleur et pour le pire imbue du narcissisme qu'on me connait dorénavant si bien. Le chat baptisé stupidement "Pote" par l'un de mes amis et "Monstrou" par madame ma génitrice, je le couronnais du nom de Socrate. Ma carrière maintenant lancée, je parlais avec verve de mes projets : d'autres chats verraient le jour, et je les prénommerai Platon ou Lao Tseu. Et si d'aventure un chien trouvait son chemin vers mon repaire, Raffarin serait son funeste patronyme.
La SPA ne veut pas des gens comme moi.


12 Comments:
Wii & Moe
Le nouveau duo, encore mieux que Laurel et Hardy 8)
Tu es conquise, hein ? ^____^ Peut-être que je devrais en faire mon nouveau fer de lance, maintenant que l'échec de te faire appeler un chien Cheese est définitivement prononcé... hum...
Moi, mes quatre chats s'appellent Kisa (ou Brout, ça dépend des jours), Chichon (ou Bouf-Bouf, selon l'humeur); Pitch et Choucroute. Et ça, ça dépasse toutes les limites du raisonnable.
Qui ça ?
=>
Moi je prend soin de mes 6 collocataires avec des pti'nom qui varient tout le temps. Et ils sont assez sages tant qu'ils ont à manger!
Six... xD Enfin, c'est autant qu'il y en avait chez moi, quand je vivais encore avec ma mère.
Et j'ai échappé au pire. Son record, c'est 14 chats à la fois...
14... XD J'imagine le "budget chat"!!
A l'époque mon papa était encore en vie, c'était... pas la même situation financière qu'aujourd'hui, dirons-nous =D
stef, quand binch dit 6 collocataires il parle d'humains pas de chat. Enfin j'ai compris que tu te méprenais quand tu disais qu'il y en avait autant chez ta môman ^^ Cela dit, c'est vrai que binch semble parler d'animaux, bien qu'il n'ait pas tout à fait tort :D
... =D
Finalement, je reviens sur ce que j'ai dit : mieux vaut 14 boules de poils que 6 grands dadets lol
Mais wouahou, 6 collocs... t'es dans une super barraque ? o_O
Nan, un pur appartement ;)
Le probleme avec les tas de poils, c'est qu'ils ne payent pas le loyer...
Mais l'amalgame animaux/collocs est bien entendu volontaire. Si vous saviez avec quoi je vis! XD
Je sais je sais, ne me le rappelle pas stp =D
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