samedi 15 mars 2008

La savate déménage

Ou Chroniques d'une mort annoncée.

Vous l'aurez compris (mais quelqu'un lit-il encore ?), malgré un bref revival inopiné, ce joli blog est voué à disparaitre. Tout simplement parce qu'aujourd'hui, c'est officiel : l'Aerosavate a déménagé.

Mon nouveau blog se passe sous Dotclear, s'intitule Toothbrush Nomads BLOG, et traite de mes voyages en Australie et Nouvelle-Zélande, photos à l'appui. Mises à jour régulières, cela va vous changer.

Bref, en un mot comme en cent : rejoignez vite le Toothbrush Nomads BLOG :-)

mercredi 16 janvier 2008

Prière de ne pas nourrir les Gremlins

Il serait de bon temps, en effet, après cette longue période de silence, de donner quelques explications.

Pourquoi l'abandon d'un blog ?

C'est là, hélas, une question à la réponse banale : quand bien même vous tentez de vous replier sur vos plus primaires instincts de geek, la vie finit toujours par vous rattraper. Mais peut-être devrions-nous d'abord définir le terme "geek", et expliquer plus avant l'identité profonde de ce personnage icônique au World Wide Web.

Bien caché derrière ses lunettes à double-foyer (de préférence, d'une forme, d'une taille et d'une couleur mettant un frein brutal à la vie sociale), et retenu par la faiblesse de ses jambes d'albâtre bien flasques (dont le rapport muscle/graisse l'empêche de trop s'éloigner de son territoire), le Geek est un petit être qui ressemble, somme toute, à un kiwi : timide, nocturne et discret, il s'agit là d'une espèce en voie de disparition (incapacité intrinsèque à la propagation de ses gènes), et que l'on rencontre bien plus souvent sur les pages d'internet que dans la vie réelle ("IRL", en langueek).

Pourtant, et malgré toutes ces ruses élaborées pour maintenir sa protection derrière bouclier d'invisibilité, parfois le Geek se fait baiser. Adieu, alors, la solitude de longues nuits passées devant l'écran et derrière les lunettes - le Geek se met aux lentilles de contact. Adieu, aussi, la fière revendication du trajet unique PC-Frigo - le Geek se met au voyage. Le changement est souvent fulgurant : une minute, le Geek est. La minute d'après, le Geek n'est plus. Cette opération sans bistouri se débat entre initiés sous le nom de Transition Acronymique : d'MSN, le Geek passe à IRL. Tout Shakespeare dans un mouchoir de poche.

En photo ci-dessus, le symbole utilisé par Te Papa Atawhai, le Département de la Conservation en Nouvelle-Zélande, pour indiquer aux touristes de ne pas nourrir les animaux sauvages. Moi, ça me fait penser à ne pas donner de chocolat à ma copine.

Et vous ?

mardi 15 janvier 2008

A la fenêtre


La fenêtre, objet particulièrement important au bon fonctionnement du monde. Oui, mais y avez-vous déjà pensé ?

La fenêtre, toute de flexibilité dans ses options Ouverte, Fermée et ses différentes nuances d'Entrouverture, vous permet de réguler avec une précision relevant de la plus haute science l'influx d'air frais (ou pollué, c'est selon) qui parvient jusqu'à vos délicates narines humaines, toujours avides d'un second souffle.

Quand la fenêtre est fermée, on étouffe.

Quand la fenêtre est ouverte, on caille.

Quand la fenêtre est entrouverte, elle ne veut jamais tenir en place.

Oui, je le vois bien dans votre regard, vous aussi connaissez les terribles tourments de la fenêtre. Non content de s'en arrêter là, l'être humain tourmenté a tenté d'apprivoiser cette redoutable compagne quotidienne en l'accablant d'accessoires tous plus maladroits les uns que les autres : les volets, oui, mais surtout les stores ; les stores en bambou, les stores en tissu, les stores qui s'enroulent tout seuls, les stores en plastique. Leur point commun, bien sûr, outre la répétition flagrante de leur nom (lui-même commun, remarquez) est ce dernier : ça ne marche jamais comme vous voulez.

Qui n'a jamais lutté avec un store en bambou dont la ficelle s'obstinait à jouer les fils de l'air ? Qui n'a jamais contemplé avec un désarroi abyssal le store de plastique dont les lamelles insistaient pour fonctionner indépendamment les unes des autres ? Et surtout, surtout, qui n'a jamais eu envie de tout balancer suite à une rencontre trop passionelle avec le store-qui-s'enroule-tout-seul, plus connu sous le nom du store-qui-ne-veut-jamais-se-ré-enrouler.

Loin d'avoir calmé la difficulté des fenêtres, cette invasion de précieux présents n'a fait que la pourrir-gâter, et rendre son utilisation plus complexe : non seulement il vous faut régler l'afflut de la brise, mais en plus voilà qu'on vous demande de la jouer expert des lumières.

Pourquoi, alors, supporte-t-on l'esclavage de la fenêtre ? Parce que comme toute bonne maîtresse, elle sait nous maintenir en haleine, nous donner ces satisfactions illicites et rapides exigées par la vie : sur les bancs du lycée, la fenêtre est un secours quotidien à l'ennui de cours éculés. Au-dessus des ruelles de Pétron-sur-les-Shrapnels, la fenêtre dépasse de loin la télévision au rang du divertissement pour mémés. Et dans l'imaginaire stéréotypé des jeunes adolescents, la fenêtre apparaît comme l'unique voie au sexe sous toit parental.

Bill Gates avait tout compris.

lundi 14 janvier 2008

Après tant de temps...

Plus d'un an, me direz-vous, mais au fond vous ne me le direz pas car il y a fort longtemps que les lecteurs assidus, occasionnels et révoltés de cet espace d'expression personnel ont déserté les lieux, tout comme l'auteur l'a elle-même fait.

Notez, cependant, qu'elle n'a pas perdu l'habitude de parler d'elle à la troisième personne.

Pourquoi revenir après si longtemps, alors que le post rédigé pour ce retour restera peut-être (sûrement, dirons les mauvaises langues) le seul pour des mois et des années encore ? Parce qu'après un petit coup d'oeil sur le cahier virtuel, j'ai eu envie de blogger à nouveau, de balancer mes pensées les plus mondaines, les plus ordinaires et les plus futiles sur le papier virtuel du Blog, inépuisable et sans dommages pour l'environnement.

Après un an et demi, j'ai envie de voir si je sais encore blogger.

jeudi 22 juin 2006

...


Une nouvelle fois, me voici de retour chez moi. Une dizaine de jours passés à Paris, vitesse grand V, une dizaine de jours qu'une fois encore je ne me fatiguerai pas à tenter de résumer ici. J'y ai retrouvé des amis chers, j'y ai fait de nouvelles rencontres ; j'ai retracé mes pas sur des pavés déjà foulés, j'en ai arpenté d'encore inconnus. Parfois un verre à la main, souvent un appareil photo entre les doigts ou un tapis de Dance Dance Revolution sous les pieds... la Fête de la Musique a mis un point d'orgue à une visite chamboulée, et je retrouve enfin (ou est-ce déjà ?) la paix de mes pénates.

Et aussitôt l'envie de les quitter.

Pas de doute, le virus du vagabondage m'a bien attrapée...

jeudi 15 juin 2006

Test d'admission en Master2

Exercice 2 : Observez l'une des personnes qui vous entourent en cet instant. Décrivez-la et/ou rapportez ses pensées.

Il porte une chemise bleue. C'est l'un des seuls hommes de la salle, et peut-être l'unique senior. Calvitie naissante sur un haut de crâne depuis l'arrière duquel cascadent pourtant les mèches d'un cheveu filandreux. Il se concentre, et j'observe ses cils qui se meuvent tous seuls derrière les épais verres de ses lunettes. A ses joues, des rouflaquettes. Il porte une main de géant à son menton mal rasé, un stylo en surchauffe encore logé, immobile, entre ses phalanges boudinnées. L'homme pense, la plume se repose sur le papier. Depuis l'esprit jusqu'au bout des doigts se répand l'essence de sa réflexion. Va-t-il y arriver ? Animé par la même question que tous les candidats en présence, c'est comme chacun de nous seul qu'il tente sa chance.

Rebonjour, amis bloggers.

vendredi 2 juin 2006

Mulholland Drive

Un film qu'on regarde sous pression.

Pourquoi ?

Premièrement, parce que son ambiance, souvent, est pesante.

Deuxièmement, mais en réalité principalement, parce que quand c'est le film favori de votre obsession du moment et qu'on vous a mis en garde contre la difficulté de sa compréhension, on se sent obligé d'aviver jusqu'au moindre tréfond de ses neurones délicats pour tenter d'absorber pleinement la chose en ouvrant bien grand ses chakras à la toute puissance du symbolisme et des interprétations plus ou moins sauvages qui pourraient être envisageables.

Au final, quel bilan retirer de ce visionnage intensif ? Dur de répondre à telle question puisque le film, avec le talent de l'embrouille des oeuvres plus ou moins cryptées, laisse tout d'abord perplexe. Songeur. Que vient-on vraiment de voir, et quels indices auraient pu, plus tôt, nous mettre sur la voie ?

Ce que j'ai eu l'impression de regarder, avant tout, en voyant Mulholland Drive, c'est un miroir brisé. Jeu de contrastes, explosion de couleurs à l'écran, où le vert s'écrase contre le rouge qui entretient lui-même une liaison mortelle avec le noir, opposition du sombre et du clair, dualité de deux héroïnes qui se reflètent et s'opposent : une blonde, une brune. Et plus tard...

C'est étrange et c'est, comme tant d'autres, un film qui joue avec la réalité de son spectateur, le trouble et remet ses acquis en question, qui oscille parfois entre humour et horreur, indéniablement décalé.

C'est un visionnage intéressant, mais qu'il me faudra longtemps avant de dire si je l'ai réellement aimé ou pas. Compris ou pas.

Spécialement pour les amateurs de réflexion, et de trucs bizarroïdes :-)