samedi 13 mai 2006

Dragons of Summer Flame

Fan de fantasy de mon état, je n'avais pourtant jamais lu le moindre volume (et dieu sait qu'ils sont multiples...) des Chroniques de Lancedragon, comme on les appelle en bon français. Il était grand temps de réparer ce manque, et voir un peu de quoi il retournait.

Histoire de faire les choses comme il se doit, on choisit un des tomes écrits par Magaret Weis et Tracy Hickman, auteurs les plus célèbres et réputés de la saga. Il ne serait, après tout, pas plus mal d'éviter l'écueil d'un des (trop ?) nombreux autres livres écrits par d'autres plumes d'un niveau incertain. Je me lance donc avec Dragons of Summer Flame, qui se déroule quelques années après la trilogie originelle.

Ce qui frappe en premier, en débarquant dans DoSF, c'est l'aspect de mythologie fantasy classique qui s'émane de ses pages : le "prologue" nous présente le panthéon bien garni qui exerce son règne divin et relâché sur le monde de Krynn, ainsi que les différentes races peuplant ses territoires : elfes, nains, kender, ogres, humains, gobelins, gnomes... le choix ne manque pas, et on respire donc immédiatement le parfum indéniablement jeu de rôle qui se dégage de l'oeuvre. Les différentes castes (chevalier noir, paladin, prêtre, sorcier...) que l'on peut croiser dans ce type d'univers sont bien évidemment de la partie elles aussi, et le fan de fantasy lambda retrouve aussitôt ses marques. Ce côté classique, "stéréotypé", pour ainsi dire, sera au final d'un effet double, puisqu'il constitue une force de l'oeuvre (c'est du classique, oui, mais du classique bien fait) autant qu'une faiblesse (le déroulement de l'action demeure sans surprises). Mais ne brûlons pas les étapes.

DoSF propose de suivre les pas de trois aventuriers principaux : Usha, orpheline élevée par les Irda et propulsée dans la civilisation des hommes dans la plus grande ignorance de leurs us et coutumes les plus banals ; Palin, le magicien blanc neveu du célèbre Raistlin Majere ; et Steel, chevalier noir au service de Takhisis, à la conquête d'Ansalon. Ces héros, ainsi que les personnages secondaires d'importance variable (on y retrouve, entre autres Raistlin lui-même, ou le kender Tasslehoff), disposent tous de leur charisme bien à eux, et s'ils n'atteignent jamais des sommets de profondeur ou d'originalité, ils n'en restent pas moins très agréables à suivre dans leurs tribulations. Quant à ces dernières, elles sont donc sans surprises, mais n'en sont pas moins menées tambour battant, souvent avec beaucoup d'humour, et sans baisse de régime à travers les 580 pages composant le petit pavé : on ne s'ennuie pas, dans DoSF, et les longueurs n'existent pas.

Ce qu'on pourra reprocher, en revanche, ce sont les conséquences de cet aspect "jeu de rôle romancé" : certes, ça embarque tout de suite dans l'aventure, ça séduit par une offre simple mais efficace, mais ça connait aussi ses défauts. On pourra noter, par exemple, la façon dont tout voyage d'un point A à un point B quelconque est expédié en quelques lignes de résumé, au contraire d'autres oeuvres (The Wheel of Time, pour citer la plus évidente) qui font de leurs trajets partie intégrante de l'histoire. C'est peut-être ce procédé qui évite toutefois les temps morts, aussi peut-on fermer les yeux. Plus ennuyant, en revanche, sont les facilités scénaristiques un peu trop voyantes qui font que "comme par hasard", pour ainsi dire, le bon personnage a appris la bonne faculté nécessaire à la réussite d'une opération délicate, ou qu'untel sera au bon endroit au bon moment, si ce n'est carrément échappera miraculeusement à la mort, sans réelle explication.

Au final, on s'en tire donc avec un bon bouquin, mais qui se rapprochera d'un film d'action : c'est fun, c'est rythmé et on ne s'y ennuie pas en compagnie de personnages stylés, mais il ne faut pas en attendre un scénario travaillé ni une profondeur réellement marquante.

1 Comments:

Blogger 中流Mayku范 said...

Grand Fan de LanceDragon et des Royaumes, j'aurais tant voulu dire que tu as raison, que c'est effectivement un bon cycle et faire la propagande des fleuves noirs... mais je dois être honnete avec toi, Lance Dragon c'est du "rolisme" pur et dur sans aucune finesse ni style dans l'écriture. Les personnages sont classiques même s'il y a un réel effort sur la psychologie de Raistlin (vive Raist !!!) mais dans l'ensemble, c'est très faible.
Si tu es un "fan" de fantasy, je te conseille vivement d'aller faire un tour à la librairie Scylla afin de découvrire de la "vraies bonnes" Fantasy et non de la réécriture de jeux de roles.
Lance Dragon, comme tu le dis si bien, est un pur produit de consommation : il se lit rapidement et on ne se prend pas la tête mais de là à dire que c'est un bon livre...

Voilà, bonne lecture.

Mayku,
http://unknowers.blogspot.com

27/05/2006 20:41  

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