Un film qu'on regarde sous pression.
Pourquoi ?
Premièrement, parce que son ambiance, souvent, est pesante.
Deuxièmement, mais en réalité principalement, parce que quand c'est le film favori de votre obsession du moment et qu'on vous a mis en garde contre la difficulté de sa compréhension, on se sent obligé d'aviver jusqu'au moindre tréfond de ses neurones délicats pour tenter d'absorber pleinement la chose en ouvrant bien grand ses chakras à la toute puissance du symbolisme et des interprétations plus ou moins sauvages qui pourraient être envisageables.
Au final, quel bilan retirer de ce visionnage intensif ? Dur de répondre à telle question puisque le film, avec le talent de l'embrouille des oeuvres plus ou moins cryptées, laisse tout d'abord perplexe. Songeur. Que vient-on vraiment de voir, et quels indices auraient pu, plus tôt, nous mettre sur la voie ?
Ce que j'ai eu l'impression de regarder, avant tout, en voyant
Mulholland Drive, c'est un miroir brisé. Jeu de contrastes, explosion de couleurs à l'écran, où le vert s'écrase contre le rouge qui entretient lui-même une liaison mortelle avec le noir, opposition du sombre et du clair, dualité de deux héroïnes qui se reflètent et s'opposent : une blonde, une brune. Et plus tard...
C'est étrange et c'est, comme tant d'autres, un film qui joue avec la réalité de son spectateur, le trouble et remet ses acquis en question, qui oscille parfois entre humour et horreur, indéniablement décalé.
C'est un visionnage intéressant, mais qu'il me faudra longtemps avant de dire si je l'ai réellement aimé ou pas. Compris ou pas.
Spécialement pour les amateurs de réflexion, et de trucs bizarroïdes :-)