mercredi 16 janvier 2008

Prière de ne pas nourrir les Gremlins

Il serait de bon temps, en effet, après cette longue période de silence, de donner quelques explications.

Pourquoi l'abandon d'un blog ?

C'est là, hélas, une question à la réponse banale : quand bien même vous tentez de vous replier sur vos plus primaires instincts de geek, la vie finit toujours par vous rattraper. Mais peut-être devrions-nous d'abord définir le terme "geek", et expliquer plus avant l'identité profonde de ce personnage icônique au World Wide Web.

Bien caché derrière ses lunettes à double-foyer (de préférence, d'une forme, d'une taille et d'une couleur mettant un frein brutal à la vie sociale), et retenu par la faiblesse de ses jambes d'albâtre bien flasques (dont le rapport muscle/graisse l'empêche de trop s'éloigner de son territoire), le Geek est un petit être qui ressemble, somme toute, à un kiwi : timide, nocturne et discret, il s'agit là d'une espèce en voie de disparition (incapacité intrinsèque à la propagation de ses gènes), et que l'on rencontre bien plus souvent sur les pages d'internet que dans la vie réelle ("IRL", en langueek).

Pourtant, et malgré toutes ces ruses élaborées pour maintenir sa protection derrière bouclier d'invisibilité, parfois le Geek se fait baiser. Adieu, alors, la solitude de longues nuits passées devant l'écran et derrière les lunettes - le Geek se met aux lentilles de contact. Adieu, aussi, la fière revendication du trajet unique PC-Frigo - le Geek se met au voyage. Le changement est souvent fulgurant : une minute, le Geek est. La minute d'après, le Geek n'est plus. Cette opération sans bistouri se débat entre initiés sous le nom de Transition Acronymique : d'MSN, le Geek passe à IRL. Tout Shakespeare dans un mouchoir de poche.

En photo ci-dessus, le symbole utilisé par Te Papa Atawhai, le Département de la Conservation en Nouvelle-Zélande, pour indiquer aux touristes de ne pas nourrir les animaux sauvages. Moi, ça me fait penser à ne pas donner de chocolat à ma copine.

Et vous ?

mardi 15 janvier 2008

A la fenêtre


La fenêtre, objet particulièrement important au bon fonctionnement du monde. Oui, mais y avez-vous déjà pensé ?

La fenêtre, toute de flexibilité dans ses options Ouverte, Fermée et ses différentes nuances d'Entrouverture, vous permet de réguler avec une précision relevant de la plus haute science l'influx d'air frais (ou pollué, c'est selon) qui parvient jusqu'à vos délicates narines humaines, toujours avides d'un second souffle.

Quand la fenêtre est fermée, on étouffe.

Quand la fenêtre est ouverte, on caille.

Quand la fenêtre est entrouverte, elle ne veut jamais tenir en place.

Oui, je le vois bien dans votre regard, vous aussi connaissez les terribles tourments de la fenêtre. Non content de s'en arrêter là, l'être humain tourmenté a tenté d'apprivoiser cette redoutable compagne quotidienne en l'accablant d'accessoires tous plus maladroits les uns que les autres : les volets, oui, mais surtout les stores ; les stores en bambou, les stores en tissu, les stores qui s'enroulent tout seuls, les stores en plastique. Leur point commun, bien sûr, outre la répétition flagrante de leur nom (lui-même commun, remarquez) est ce dernier : ça ne marche jamais comme vous voulez.

Qui n'a jamais lutté avec un store en bambou dont la ficelle s'obstinait à jouer les fils de l'air ? Qui n'a jamais contemplé avec un désarroi abyssal le store de plastique dont les lamelles insistaient pour fonctionner indépendamment les unes des autres ? Et surtout, surtout, qui n'a jamais eu envie de tout balancer suite à une rencontre trop passionelle avec le store-qui-s'enroule-tout-seul, plus connu sous le nom du store-qui-ne-veut-jamais-se-ré-enrouler.

Loin d'avoir calmé la difficulté des fenêtres, cette invasion de précieux présents n'a fait que la pourrir-gâter, et rendre son utilisation plus complexe : non seulement il vous faut régler l'afflut de la brise, mais en plus voilà qu'on vous demande de la jouer expert des lumières.

Pourquoi, alors, supporte-t-on l'esclavage de la fenêtre ? Parce que comme toute bonne maîtresse, elle sait nous maintenir en haleine, nous donner ces satisfactions illicites et rapides exigées par la vie : sur les bancs du lycée, la fenêtre est un secours quotidien à l'ennui de cours éculés. Au-dessus des ruelles de Pétron-sur-les-Shrapnels, la fenêtre dépasse de loin la télévision au rang du divertissement pour mémés. Et dans l'imaginaire stéréotypé des jeunes adolescents, la fenêtre apparaît comme l'unique voie au sexe sous toit parental.

Bill Gates avait tout compris.

lundi 14 janvier 2008

Après tant de temps...

Plus d'un an, me direz-vous, mais au fond vous ne me le direz pas car il y a fort longtemps que les lecteurs assidus, occasionnels et révoltés de cet espace d'expression personnel ont déserté les lieux, tout comme l'auteur l'a elle-même fait.

Notez, cependant, qu'elle n'a pas perdu l'habitude de parler d'elle à la troisième personne.

Pourquoi revenir après si longtemps, alors que le post rédigé pour ce retour restera peut-être (sûrement, dirons les mauvaises langues) le seul pour des mois et des années encore ? Parce qu'après un petit coup d'oeil sur le cahier virtuel, j'ai eu envie de blogger à nouveau, de balancer mes pensées les plus mondaines, les plus ordinaires et les plus futiles sur le papier virtuel du Blog, inépuisable et sans dommages pour l'environnement.

Après un an et demi, j'ai envie de voir si je sais encore blogger.